soliloques (2012)

 

 

Soliloques consiste en une installation sonore et visuelle disposée au cœur d'un bâtiment universitaire, dans une des allées principales. Il s’agit concrètement d’un ensemble de boîtiers électroniques, munis de boutons et de diverses connectiques. Ces volumes disposés sur des pupitres et reliés entre eux par un réseau de câblages apparents, maintiennent une ambigüité : ils peuvent être perçus comme un ensemble sériel et épuré propre à la sculpture minimale et comme ce qu’ils prétendent être : des boîtiers de commandes invitant le public à intervenir. Les modules/sculptures émettent un son relativement faible qui circule entre les éléments et invite le public à faire de même.

L’idée qui sous-tend ce projet est de questionner le rapport impatient et obsessionnel de l’homme à la technologie et à la notion de réseau dans la société contemporaine à travers un dispositif particulier : l’œuvre se déploie comme un atelier autonome, circulaire dans lequel la manipulation de certains boutons pourrait modifier le fonctionnement de l'ensemble... ou peut-être pas. Il n’y a pas de logique apparente dans la répartition et l’organisation des éléments qui ne disposent d’aucune inscription susceptible de venir en aide aux éventuels opérateurs. Il se passe manifestement quelque chose, le son en atteste, mais pourtant ça ne «fonctionne» pas : la machine ne semble faire que ce que l'on imagine qu'elle fasse. Quelques éléments de vocabulaire visuel et technique seront bien familiers aux usagers du lieu (boutons, câbles et boitiers...), mais l’ensemble forme une machine douteuse et inconnue : il est question d'introduire et de mettre en valeur dans une école d'ingénieurs un appareil semi-inopérant et sans fonction déterminée.